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Tendinite du tendon d’Achille

Pathologies

DÉFINITION

C’est l’inflammation du tendon d’achille. Le tendon d’Achille est une puissante structure fibreuse, interposée entre le mollet (muscle triceps sural) et le pied. Ce tendon joue le rôle d’un véritable levier, dont la force de traction se répartit sur toute la surface du pied. C’est un tendon très puissant qui supporte en pleine course, des forces jusqu’à 500 kg et peut donc, être sujet à des lésions diverses dès que les conditions de contraction sont modifiées et l’axe de traction , ou souffre de traumatismes par compression directe en plein fonctionnement. Les fibres qui le constituent sont très sensibles à la déshydratation. Etant peu vascularisées, elles sont particulièrement fragiles.

 

DIFFÉRENTES TENDINITES

La péritendinite

  • Douleurs lors de la sollicitation du tendon d’Achille en début d’activité, diminuant après l’échauffement.
  • Gonflement diffus au niveau du pourtour du tendon.
  • Importantes douleurs lors de la palpation.
  • Rougeur cutanée observable lors d’une inflammation importante.
  • Sensation de crépitations lors d’une palpation tout en effectuant passivement des mouvements de flexions de la cheville..

La tendinite

  • Douleur mécanique, aggravée par l’activité sportive et réduite par le repos.
  • Douleur réveillée lors de la mise sur pointes.
  • Douleurs lors de l’étirement passif par le thérapeute.
  • Modification de la consistance du tendon avec présence de nodules possibles lors de la palpation.

La rupture totale

  • Douleurs très brutales comparées à un coup de hache au moment de la rupture. Les douleurs diminuent très rapidement.
  • Le patient se trouve dans l’impossibilité de se mettre sur la pointe du pied du côté lésé.
  • Une marche normale avec propulsion n’est plus possible.
  • Apparition d’un œdème qui se transforme en un hématome dans la région de la rupture.
  • Lorsque le patient se trouve en couché ventral avec les pieds qui dépassent la table d’examen, on peut observer que  le pied du côté touché se trouve à angle droit. L’autre pied est en position équin léger.
  • Le test de THOMPSON est positif : Avec le patient se trouvant en couché ventral, la compression du mollet du côté lésé  ne montre pas de flexion plantaire de la cheville.
  • L’IRM respectivement l’échographie vont confirmer inflammation, dégénération ou rupture.

 

ETHIOLOGIE (CAUSES)

  • Les troubles statiques des pieds sont une des causes principales des tendinites d’achille : varus ou valgus calcanéen,  pied creux, pied plat.
  • Un manque de souplesse, un tendon d’Achille court.
  • L’hyper pronation
  • Modification de l’entraînement (intensité, répétition, mauvaise récupération), le type d’activité sportive (course, saut),  le type de sol (trop dur : macadam, ou trop mou : sable), les chaussures, l’hygiène de vie.
  • Les causes intrinsèques : ce sont surtout les anomalies morpho-statiques (déséquilibre du rachis et du bassin, dé saxation des genoux, anomalies des pieds).
  • Lors de changements de chaussures qui modifient la hauteur des talons ( haut talons puis baskets), le tendon souffre une traction inhabituelle dans des conditions de sollicitation intense (ex : sport), provoquant son irritation.
  • Les antécédents traumatiques : entorse, fracture claquage du jumeau, traumatisme direct.
  • Déshydratation, hyperuricémie le plus souvent témoin d’une déshydratation.
  • Les infections chroniques : état dentaire.

 

EXAMEN CLINIQUE

Apparition d’une douleur au tendon d’Achille qui se manifeste d’abord à l’effort puis devient permanente. Une gêne s’installe, se manifestant d’abord les sauts et la course puis la marche, pouvant entraîner une boiterie. La palpation est douloureuse. On parcourt en pinçant avec deux doigts le tendon sur toute sa longueur, en cherchant le point le plus douloureux et la présence de nodules. L’examen appuis plantaires sur plate-forme de force est indispensable pour rechercher une anomalie de pression plantaire et de positionnement en statique (pied valgus ou varus) L’analyse de la marche et de la course sont indispensables dans le but de voir une éventuelle hyperpronation ou instabilité de la cheville.

 

EXAMEN COMPLÉMENTAIRES

L’échographie et l’IRM. L’échographie est la méthode la plus rapide. L’IRM permet une visualisation en détail du traitement du tendon lattis, de son insertion et des lésions l’accompagnant et c’est une donnée très fiable pour planifier le traitement.

 

TRAITEMENT

Traitement podologiques

  • Port de talonnettes, d’une hauteur entre un et deux centimètres, dans un premier temps. À visée symptomatologique et temporaire (environ 3 semaines), elles auront comme but d’élever les talons afin de diminuer les tractions achilléennes et favoriser une cicatrisation des tissus.
  • Dans un deuxième temps, le podologue va procéder à la réalisation d’orthèses (semelles) fonctionnelles qui devront remettre l’arrière-pied dans un axe correct et ainsi éviter les tractions angulaires excessives.
  • Le podologue peut également vous conseiller sur le choix des chaussures.

Autres Traitements

  • Une période de repos sportif et des séances chez un kinésithérapeute.
  • En fonction du degré d’inflammation du tendon, le médecin prescrit des anti-inflammatoires par voie générale ou locale (gel ou patch)
  • 2 à 3 séances de mésothérapie.
  • Réparation chirurgicale du tendon lors d’une rupture totale, suivi d’une immobilisation par plâtre pendant 3 semaines. L’activité sportive, notamment les sauts, ne pourra être reprise que neuf à douze mois plus tard.

 

Jean-Baptiste Blondel, podologue