L’hallux valgus est une déviation exagérée du gros orteil vers l’extérieur (supérieur à 15°). Il est plus connu sous le terme d’oignon. On retrouvera également une tuméfaction dure ou exostose, plus ou moins importante en fonction de la déviation, formée par le sommet de l’angle entre le 1er métatarsien et le gros orteil. Cette exostose correspond à la tête du 1ᵉʳ métatarsien et peut être très douloureuse.
On constatera généralement, lors de l’examen du pied, des douleurs sur la partie médiale de l’articulation métatarso-phalangienne du 1ᵉʳ rayon. Une rougeur à ce niveau peut être visible suite au frottement avec la chaussure. Dans la plus part des cas on remarquera une laxité ligamentaire du premier rayon, ce qui va le pousser en valgus et ce qui va provoquer des durillons sous les 2ᵉ et 3ᵉ têtes métatarsiennes. En effet le premier rayon n’assumant plus son rôle de levier rigide se sont les 2ᵉ et 3ᵉ têtes qui vont assumer son rôle et provoquer un durcissement de la peau. L’articulation sous-talaire est en pronation et accentue les appuis sur la partie interne du pied.
Une radiographie de face et de profil en charge pour évaluer l’importance de la déformation et de mesurer la désaxation.
Le traitement podologique va consister à corriger la déviation du pied à l’aide de semelles correctrices sur mesure. Celles-ci vont permettre de décharger les appuis sur le 1ᵉʳ rayon, de diminuer les douleurs et l’évolution de la déviation. Les semelles ne vont pas « redresser » l’hallux mais vont diminuer les surcharges et les conflits douloureux. Une orthoplastie peut être également réalisée afin de corriger les déviations d’orteils.
L’opération est intéressante dans les déviations importantes (>35°) mais il ne faut pas oublier que l’hallux valgus est, avant tout, une pathologie mécanique. Il faudra toujours une paire de semelles adaptée pour éviter que la déviation ne réapparaisse (parfois 1 ou 2 ans après). L’opération corrige l’angle de déviation du 1ᵉʳ rayon mais ne corrige pas un pied plat valgus ni une hyperlaxité ligamentaire.
Arnaud Staquet, podologue